Contexte et Portee du Poste:
L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est une organisation intergouvernementale, créée en 1951, qui occupe la position de chef de file sur la scène migratoire. Forte de ses 173 Etats Membres auxquels viennent s’ajouter 8 autres Etats ayant le statut d’observateur, et disposant de bureaux dans plus de 100 pays, elle opère étroitement avec ses partenaires gouvernementaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux afin de gérer les migrations dans un bon ordre et dans des conditions préservant la dignité humaine, promouvoir la coopération internationale sur la scène migratoire, faciliter la recherche de solutions pratiques aux problèmes migratoires et offrir une assistance humanitaire aux migrants dans le besoin, y compris les réfugiés et les déplacés internes. Depuis le mois de septembre 2016, l’OIM est devenue l’organisme des Nations Unies chargé des migrations. L’OIM est présente en Mauritanie depuis 2006.
La Mauritanie, comme beaucoup de pays du Sahel est régulièrement secouée par des fléaux récurrents comprenant à la fois des sécheresses, des inondations, des invasions des criquets pèlerins, des invasions aviaires, des pluies de contre saison et des questions de sécurité régionale. La sécheresse est un phénomène cyclique dans le sud de la Mauritanie qui favorise l’insécurité alimentaire et la malnutrition et elle réduit considérablement la résilience des ménages et augmentent leur vulnérabilité face aux chocs. La problématique du changement climatique et de ses conséquences néfastes a été intégrée dans la SCAPP et la SCRAPP du Guidimakha en particulier, qui décrit les conséquences du changement climatique sur l’économie de la wilaya.
Dans ce contexte, la FAO, l’OIM et le BIT ont initié un projet intitulé « Soutenir les capacités locales et communautaires de prévention et de gestion des conflits et des catastrophes liées au changement climatique au Guidimakha » financé par le Peace Building Fund (PBF). Ce projet a pour principal objectif de soutenir et d’améliorer l’accès des populations à des moyens de subsistance plus durables et de renforcer l’engagement inclusif des communautés et des autorités locales et nationales dans la réduction des risques de catastrophe et la prévention des conflits liés au changement climatique. Ce projet est envisagé comme un projet pilote visant à tester au niveau local, dans la région du Guidimakha, un modèle proposé de réponse aux défis posés par les effets néfastes du changement climatique et à l’exacerbation des conflits par ces effets néfastes. A terme, il est envisagé que ce modèle de réponse puisse être exporté et/ou adapté dans d’autres régions du pays.
La wilaya de Guidimakha est la région qui affiche le taux de prévalence de la pauvreté le plus élevé du pays, soit 48,6% en 2019, supérieur de plus de 20 points à la moyenne nationale. De plus, l’outils de suivi de la transhumance (TTT) de l’OIM a rapporté que, en mars 2022 au Guidimakha 54% des alertes se rapportaient aux feux de brousse, loin devant les conflits entre éleveurs et agriculteurs. L’extrême dépendance de l’économie du Guidimakha envers les produits de l’agriculture et de son commerce, notamment transfrontalier, à quoi s’ajoute la récurrence de ces catastrophes qui surviennent surtout dans cette zone, font de cette région un terrain particulièrement fragile qui appelle à une réponse holistique. Les effets d’entrainement de la dimension transfrontalière (régions voisines de Trarza et Gorgol, et côté frontalier avec le Mali-Sénégal) seront mis en exergue en lien avec les connexions entre les communautés des wilayas voisines comme Trarza et Gorgol (Voir engagements de la Mauritanie avec l’OMVS). Ce qui permettra de tenir compte des dynamiques transfrontalières (Mauritanie-Mali-Sénégal/OMVS) au-delà de la question de la transhumance pour intégrer d’autres questions conflictuelles liées au secteur agro-pastoral ; Des interventions ayant un impact sur la capacité d’adaptation et la gestion des risques au fil du temps sont donc nécessaires.
Ce projet pilote vise à renforcer les capacités institutionnelles et communautaires dans la prévention et la gestion des conflits et des catastrophes liés au changement climatique dans la région de Guidimakha.
Les objectifs incluent :
1. Renforcement des capacités des autorités locales et des communautés pour prévenir et gérer les conflits induits par le changement climatique.
2. Amélioration de la gouvernance environnementale locale.
3. Promotion de la résilience locale à travers la diversification des moyens de subsistance et de production basé sur la régénération de l’environnement et la création d’emplois ;
4. Soutien à la lutte contre le changement climatique et à la réduction des risques de catastrophes
SECTION 3
Objectifs:
Le/la consultant(e) aura pour mission de conduire une évaluation d’impact sur les réalisations du projet PBF de manière inclusive et de déterminer sa valeur ajoutée globale à la consolidation de la paix au Guidimakha, en Mauritanie, dans le domaine de la gestion et prévention des conflits et des catastrophes. En estimant la proportion à laquelle le projet a atteint les résultats visés, l’évaluation permettra d’estimer la contribution du projet à la consolidation de la paix et de mettre en évidence des aspects non couverts par l’intervention, mais susceptibles de faire l’objet d’une ou de plusieurs programmation (s), avec des fonds PBF ou d’autres bailleurs de fonds.
Objectif global :
Évaluer la pertinence, l’efficacité, l’efficience, la cohérence et la durabilité du projet en examinant les éléments suivants :
1. Pertinence des interventions par rapport aux moteurs de conflit et aux enjeux de consolidation de la paix.
2. Alignement sur la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP).
3. Capitalisation sur la valeur ajoutée de l’ONU en Mauritanie.
4. Prise en compte des questions transversales telles que les conflits, les vulnérabilités environnementales et la sensibilité au genre.
Objectifs spécifiques :
1. Évaluer la contribution du projet à la réduction des facteurs de conflit dans la région du Guidimakha et aux Objectifs de Développement Durable, notamment l’ODD 16 « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».
2. Analyser l’efficacité globale du projet, incluant sa stratégie de mise en oeuvre et ses dispositifs institutionnels.
3. Évaluer dans quelle mesure le projet PBF a apporté une contribution concrète à la réduction de facteurs de conflit en Mauritanie
4. Évaluer si le soutien du PBF a favorisé l’agenda Femmes, Paix et Sécurité (WPS) en mettant particulièrement l’accent sur la participation des femmes aux processus de consolidation de la paix et en intégrant de manière efficace l’égalité des sexes.
6. Documenter les bonnes pratiques, innovations et leçons tirées.
7. Évaluer si le projet a été mis en oeuvre par le biais d’une approche sensible aux conflits ;
8. Fournir des recommandations exploitables pour la programmation future.
Responsabilités et Taches:
L’évaluation portera sur le processus de mise en oeuvre et les résultats obtenus en matière de consolidation de la paix. Elle s’appuiera sur le cadre de résultats du projet et sur d’autres données de suivi collectées. Les questions d’évaluation seront basées sur les critères du CAD de l’OCDE (Annexe 1.1) et ceux spécifiques au projet PBF (Annexe 1.2).
Les évaluateurs doivent veiller à ce que l’évaluation du résultat de la consolidation de la paix soit la principale ligne d’enquête. Les projets de consolidation de la paix emploient fréquemment des approches axées sur des thématiques qui chevauchent les objectifs de développement ou humanitaires. Une évaluation des projets de consolidation de la paix doit cependant inclure non seulement une réflexion sur les progrès réalisés dans le domaine thématique, mais aussi voir dans quelle mesure ces progrès ont contribué ou non à traiter un facteur de conflit pertinent.
METHODOLOGIE ET APPROCHE:
La consultance sera basée à Nouakchott avec des déplacements dans la zone du projet (Guidimakha). Le/la consultant(e) travaillera sous la supervision directe du chargé de programmes OIM/ FAO/BIT.
L’évaluation adoptera une approche participative dans laquelle les discussions avec les principales parties prenantes et les enquêtes auprès d’elles fourniront/vérifieront la substance des résultats. Les propositions soumises par le/la consultant (e) potentiel doit présenter une approche mixte de la collecte et de l’analyse des données, en indiquant clairement comment les différentes formes de preuves seront utilisées les unes par rapport aux autres pour trianguler les informations recueillies.
Les propositions doivent être claires sur le rôle spécifique que chacune des diverses approches méthodologiques joue pour aider à répondre à chacune des questions de l’évaluation.
Les méthodologies de collecte de données incluront :
•Revue documentaire ;
•Entretiens individuels avec des informateurs clés et discussions de groupe, le cas échéant, avec les principales parties prenantes, y compris l’équipe nationale chargée du projet PBF, les fonctionnaires des ministères clés et du gouvernement, les représentants des organisations de la société civile, les dirigeants communautaires ;
•Examen systématique des données de suivi, des évaluations internes ;
•Examen systématique des données existantes et pertinentes au niveau des effets ou du contexte national ;
•Examen systématique des demandes d’éligibilité au projet PBF et des rapports annuels ;
•Enquêtes auprès des bénéficiaires (populations agricoles, pastorales et transhumantes, comités villageois, clubs DIMITRAS, commissions communales, jeunes femmes et hommes, etc.) ;
•Visites sur le terrain.
Livrables:
1. Rapport de démarrage
Le rapport de démarrage affinera les questions d’évaluation et détaillera l’approche méthodologique, incluant les instruments de collecte de données, une liste de personnes à interviewer, un plan de travail et des échéances à convenir avec les points focaux pertinents du projet PBF. Il doit être approuvé par l’équipe projet et celle du PBF avant le début de la collecte de données.
Le rapport de démarrage doit comprendre les éléments clés suivants :
•L’approche globale et la méthodologie ;
•Les principales lignes d’enquête, reliant les questions d’évaluation affinées aux instruments de collecte de données ;
•Instruments et mécanismes de collecte de données ;
•Liste proposée de personnes à interviewer ;
•Un plan de travail et des échéances à convenir avec les points focaux pertinents du projet PBF ;
•Présentation/validation des résultats préliminaires aux parties prenantes concernées par le projet.
2. Rapport d’évaluation final
Le rapport final, de 30 pages maximum (hors annexes), sera partagé avec un groupe de référence de l’évaluation pour commentaires avant approbation.
Duree
La consultance durera 60 jours répartis comme suit :
• 10 jours pour la revue documentaire et la soumission du rapport de démarrage ;
• 40 jours pour la collecte de données et la présentation et validation des résultats préliminaires ;
• 10 jours pour le reporting.
Liste des localités stratégiques d’intervention pour l’OIM, la FAO et le BIT :
1- Gouraye
2- Melgue
3- Ghabou
4- Bouly
5- Hassi chagar
6- Wopou
7- Goupou Midi
8- Warett iboilil
9- Baidiam
10- Boudjoubaye
11- Diogountouro
SECTION 4
Qualifications et Expérience
EDUCATION
Diplôme universitaire (maîtrise ou équivalent) en sociologie, études du développement, sciences politiques, statistiques ou domaine connexe
EXPERIENCE
•Au moins 7 ans d’expérience professionnelle pertinente en suivi, évaluation, établissement de rapports ou recherche ;
•Compétence avérée en évaluation des résultats (Cohérence, Pertinence, Efficacité, Efficience, Impact, Durabilité) ;
•Connaissance du contexte du Sahel et de la Mauritanie ;
•Compétence avérée en préparation et suivi de protocoles d’entretiens/groupes de discussion et outils de collecte de données ;
•Expérience des techniques participatives et approche sensible au genre ;
•Connaissance approfondie du contexte politique et de consolidation de la paix en Mauritanie ;
•Expérience dans le domaine de la prévention et la gestion des conflits avec focus sur la cohésion sociale, les droits de l’homme, l’autonomisation des jeunes, l’égalité des sexes, etc. ;
•Expérience avec le système des Nations Unies (atout) ;
•Bonne maîtrise des outils informatiques ;
•Bonnes capacités d’analyse et de synthèse ;
•Capacité à collaborer efficacement avec les partenaires et les intervenants ;
•Contribuer à un environnement d’équipe collégial.
**•**Le travail d’équipe
– contribuer à un environnement d’équipe collégiale ; Intégrer les besoins, les perspectives et les préoccupations liés au genre, et favoriser une participation égale entre les sexes.
SECTION 5
Langues
REQUIS
•Parfaite maîtrise du français à l’oral et à l’écrit (langue de travail) ;
•Connaissance pratique de l’anglais (avantage).
•La connaissance de l’arabe et des langues de la région (Pulaar, Soninké, Hassaniya) est un atout.
How to apply
Les candidats intéressés et éligibles peuvent envoyer le dossier consistué du Cv, la méthodologie, et l’offre technique et financière (incluant les honoraires, les frais de subsistance ainsi que de transport) via l’adresse [email protected] , au plus tard le 27/09/2024, en se référant à cette annonce.
Les demandes tardives ne seront pas acceptées.
Pour qu’une candidature soit considérée comme valide, l’OIM accepte uniquement les dossiers complets (offre technique comprenant le CV et la méthodologie et financière incluant les honoraires, les frais de subsistance ainsi que de transport en PDF).
Seuls les candidats sélectionnés seront contactés