Les eaux souterraines, en particulier les nappes captives à grande inertie, sont des ressources en eau stratégiques, notamment pour l’approvisionnement en eau potable. Comprendre comment elles sont gérées par les sociétés et comment cette gestion implique ou non les différentes parties prenantes (usagers, entreprises privées, administration, citoyens…) est essentiel pour accompagner l’action publique dans le sens d’une gestion plus durable et équitable de ces ressources.
Mais faire activement participer les acteurs, notamment les citoyens, à la gestion des eaux souterraines pose des difficultés spécifiques par rapport aux eaux de surface. Par leur caractère invisible et complexe, les eaux souterraines sont moins bien connues et moins appropriées. C’est encore plus vrai pour les nappes souterraines sous couverture, profondes, qui sont au cœur du projet DEESAC (Durabilité et exploitabilité des eaux souterraines des aquifères captifs ou sous couverture). Construire des savoirs sur ces ressources nécessite de passer par des médiations et des outils techniques et scientifiques. Il faut aussi pouvoir identifier et intégrer les savoirs et représentations des acteurs que l’on souhaite impliquer. Le premier défi est donc de comprendre comment mobiliser et articuler différents types de savoirs et d’expertises afin de développer une connaissance commune et de construire une communauté d’intérêt autour de ces ressources.
Un deuxième défi est celui de l’accompagnement des acteurs dans la construction de stratégies de gestion de long terme : les nappes captives ou sous couverture se caractérisent par une temporalité très lente, on parle même parfois d’inertie. Pour comprendre les enjeux et définir ensemble un « bon état » de ces ressources et des indicateurs de gestion associés, cela nécessite de se projeter dans le (très) long terme. Le projet de recherche DEESAC porte sur la co-conception d’objectifs et d’indicateurs de gestion, en réunissant chercheurs, gestionnaires et acteurs locaux.
La mission s’inscrit une tâche du projet visant à développer des connaissances et des approches méthodologiques pour favoriser la participation des acteurs locaux à la gestion de ces aquifères.
Vous serez chargé.e de :
1. Réaliser une veille documentaire et constituer une base de données de cas d’étude d’approches participatives mises en œuvre dans différents pays: pour définir des indicateurs de “bon état” des nappes captives ou sous couverture, donner des valeurs objectivées à ces indicateurs et déterminer des seuils de prélèvements associés
2. Construire et tester un guide d’entretien avec des gestionnaires visant à compléter la base de données de cas
3. Réaliser les entretiens : 5 à 10 entretiens environ par cas d’étude principalement à distance
4. Analyser les entretiens et rédiger les résultats : Compléter la base de données de cas, rapport détaillé, contribuer à un article scientifique (si intérêt)
Expériences / Formation
Diplomé.e d’un Master 2 sciences sociales appliquées au domaine de l’eau / environnement ou sciences de l’eau avec formation en sciences sociales.
Compétences attendues : capacités à lire et s’approprier la littérature scientifique, analyse de données qualitatives en sciences sociales, aptitudes à réaliser des entretiens, capacité à rédiger des compte-rendus d’entretiens et des documents d’analyse et de synthèse, autonomie dans le travail et capacités d’auto-organisation, facilité dans la prise de contact et la communication avec différents types d’acteurs.
Très bonne maîtrise du français et de l’anglais obligatoire (réalisation d’entretiens), l’espagnol serait un plus.